Une future vétérinaire engagée pour la biodiversité

La nature est fondamentale à notre survie, et c’est pour cela qu’il est nécessaire que nous agissions pour protéger la biodiversité de notre planète. L’action humaine, toujours plus nocive, exerce une pression énorme sur la faune et la flore sauvages, et rend de plus en plus complexe l’atteinte des objectifs en matière de développement durable.

Les vétérinaires connaissent bien cette réalité et, de leur position de professionnel, cherchent à sensibiliser les populations à l’importance de préserver l’équilibre environnemental. Point sur lequel s’accorde également notre étudiante Mathilde Clert, infatigable voyageuse, qui a déjà été à la rencontre de quelques-uns des paysages et animaux les plus fascinants du monde. De la Laponie à la Tanzanie, Mathilde a eu la chance d’être témoin de la richesse de notre planète, ses couleurs et sa diversité. Et c’est cette planète, qu’avec son engagement et son enthousiasme, Mathilde nous incite à protéger.

Une étudiante en Médecine Vétérinaire au CEU Valencia
Mathilde, une étudiante du CEU Valencia engagée pour le développement durable
S’il y a une chose qui nous frappe chez vous, c’est votre implication dans des projets qui vont au-delà de vos cours à la faculté : des groupes de partage de connaissances comme l’AEVMZ aux groupes d’intérêt comme Médequinus ou SharingDogs. D’où vient cette vraie passion pour la science vétérinaire ?

C’est peut-être un peu commun mais je dirais depuis toujours. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu exercer cette profession. Depuis mon enfance, à chaque fois que l’on me demandait ce que je souhaiterais faire plus tard, la réponse a toujours été la même… vétérinaire !

C’est comme une évidence pour moi, il n’existe pas d’autre profession comme telle. Ce qui me plaît vraiment dans le métier de vétérinaire c’est qu’en plus de la proximité avec les animaux, il y a cette combinaison des sciences avec les modèles d’investigation et de recherche en équipe avec l’accompagnement social qui en découle. Issue d’une famille de génération de médecins où cet aspect d’apporter son aide et donner le meilleur de soi est primordial, telle ne fut pas leur surprise d’apprendre que je changeais la médecine humaine pour la médecine vétérinaire !

D’ailleurs, le domaine des sciences vétérinaires est tellement divers et varié : du laboratoire à la clinique en passant par les exploitations. Et même s’étendant à la recherche, la médecine interne, la pharmacologie ou l’anatomie. C’est comme mille métiers en un. J’apprécie vraiment ce champ large de possibilités et cette diversité. En tant qu’étudiants, on apprend à mettre en œuvre une démarche diagnostique et répondre à une situation problématique. On intègre des connaissances pour ensuite pouvoir les mettre en pratique dans la vie réelle.

« Le bénévolat est un moteur, une motivation, une activité qui enrichit mon quotidien et mes études. Je ne conçois pas l’un sans l’autre. »

Au-delà des études, j’ai toujours eu besoin de m’investir dans des activités parallèles. C’est un excellent moteur qui permet de rythmer nos vies. On dit souvent ne pas avoir le temps mais tout dépend de comment on l’organise. Dans le cadre des études et du milieu professionnel, il s’agit d’un énorme complément et une source impressionnante d’énergie ! On élabore de nouveaux projets, on travaille, on réfléchit jusqu’à voir le résultat de ces projets aboutir : c’est vraiment une formidable satisfaction.

Au niveau professionnel, c’est aussi vraiment très enrichissant. On apprend de nouvelles compétences, ainsi que la démarche pour mettre en place un projet, l’élaborer, rechercher des contacts, le présenter, ou encore le rendre crédible et fiable. C’est également scientifiquement vivifiant. Sur le plan humain, ce sont des rencontres mais aussi des partages d’idées, d’envies et d’émotions.

Avoir la chance d’étudier au CEU Valencia c’est aussi avoir la chance de pouvoir saisir ces opportunités qui, avec un peu de motivation et d’ambition, peuvent devenir réalité. Avec toutes ces activités j’ai l’impression d’apporter ma contribution, ce qui me permet aussi de rencontrer beaucoup de personnes et de former des liens très forts avec eux.

À long terme, c’est encore plus valorisant dans le domaine du bénévolat avec cette dimension qui me tient beaucoup à cœur : la relation humaine.

S’engager pour se former: le bénévolat étudiant

En plus de votre engagement académique, vous donnez également de votre temps dans des activités de bénévolat. Vous collaborez avec une organisation de protection des animaux, et vous approchez des initiatives telles que Vets for Africa ou même des plates-formes externes. Qu’est-ce qui vous pousse à aborder ce type d’initiatives ?

Je pense que quand on a la chance de suivre les études que l’on a toujours rêvé de faire, dans de telles conditions, on se doit aussi de redonner une part de tout ça. Et le bénévolat correspond aussi à cette envie de repartager la chance que l’on a ici. C’est vrai que ce n’est pas un acte “fini” mais quelque chose qui s’entretient et apporte beaucoup avant, pendant et après !

Il s’agit de donner de son temps pour aider mais aussi d’apprendre. Quand je vais au refuge de Modepran je peux mettre en pratique mes connaissances mais aussi en découvrir plus sur les sciences vétérinaires. Évidemment ce n’est pas à sens unique puisque je reçois aussi beaucoup, ce qui est vraiment une grande chance.

En réalité, je crois être une éternelle insatisfaite. Il m’en faut toujours plus et je veux à chaque fois me surpasser. Les seules limites qui existent sont celles que l’on s’impose et je crois qu’il est important de toujours les repousser. C’est aussi un défi personnel.

Ce que j’aime c’est agir sur le terrain, j’apprécie vraiment pouvoir aider. Par exemple, participer à des campagnes de castrations ou autres pour faire face à de réels problèmes auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui, notamment face aux régulations des populations.

Bien sûr on voit toujours plus loin et à plus grande échelle. Inscrite à VolunteerWorld je m’informe souvent sur les missions humanitaires proposées partout dans le monde. Vets for Africa et ma passion pour les voyages m’attirent vers un projet totalement humanitaire alliant actions vétérinaires et aides aux populations pour toujours plus donner de moi-même.

Comment convaincriez-vous vos camarades de suivre vos pas et de s’intéresser à des initiatives similaires à celles dont vous nous avez parlées ?

La meilleure des façons de vous convaincre c’est de vous faire essayer et participer. J’entraîne souvent mes amis en leur parlant régulièrement de mes nouveaux projets et envies. À présent certains m’accompagnent même dans ces initiatives. C’est le cas notamment pour notre nouvelle association IVSA Valencia dont nous faisons actuellement la promotion. N’hésitez pas à aller jetez un coup d’œil sur les réseaux sociaux et même à vous inscrire !

« L’amour pour toutes les créatures vivantes est le plus noble attribut de l’homme », Charles Darwin

Il n’y a vraiment pas de meilleur moyen d’apprendre que de s’ouvrir au monde et à ce qu’il propose. C’est comme un échange et une fois lancé, on ne peut plus s’arrêter.

Cet esprit moteur s’entretient beaucoup ! Je crois que quand on est passionné on ne compte pas vraiment ce que l’on est prêt à donner. Ce n’est pas réellement se priver mais au contraire, cela apporte énergie et nouvelle envie. Je pense qu’il faut se lancer dans ses projets. C’est un complément phénoménal aux études et ça montre en pratique tout le champ des possibles !

Sur la crise des ecosystèmes et de la biodiversité 

Les dernières études donnent des chiffres effrayants sur la biodiversité : sur les 8 300 races animales connues, 8% sont éteintes et 22% sont en voie de disparition. En tant que future professionnelle vétérinaire et passionnée d’animaux, quel message enverriez-vous au monde face à de tels chiffres ?

Le message que j’aurais très envie de faire passer face à ces chiffres alarmants serait qu’il faudrait que l’homme arrête de croire qu’il est le seul à peupler cette terre.

Je pense que si on a la chance d’être doté d’intelligence il faut la mettre au service de tout être vivant. Il est vital que l’être humain s’intègre au cycle de la vie et dans son écosystème. On doit se battre pour maintenir cet équilibre fragile et encore plus, le préserver. Éviter les extinctions semble primordial. Bien sûr, en tant que futur vétérinaire, je me sens très engagée dans cette lutte pour la cause animale.

Image aérienne d'une fôret
Entre 2010 et 2015, le monde a perdu 3,3 millions d’hectares de zones forestières

Mais à vrai dire je crois que chacun de nous a un rôle à jouer. Chaque petite action ou projet entretient ce besoin de préservation et un petit acte aujourd’hui pourra sûrement entraîner un grand changement demain. C’est le rôle de tous d’agir. Il n’y aura pas de retour en arrière possible. Alors agissons ensemble et maintenant pour un futur meilleur et durable. J’aimerais que la population se sente concernée et voie l’importance de préserver la richesse et la diversité du monde. Toutes ces conséquences sont en grande partie de notre faute et nous devons agir tout en prenant conscience de notre place, au milieu de ce développement animal et cette biodiversité.

En parlant de biodiversité et d’écosystèmes, vous êtes une personne inquiète qui a voyagé à travers des paysages fascinants, de la Laponie à la Tanzanie. Que pensez-vous de la situation climatique et environnementale actuelle, qui détruit tous ces paysages ?

J’ai eu la chance de pouvoir voyager et apprécier des paysages aussi différents les uns que les autres, ainsi que la diversité et la richesse de la faune et flore qu’ils abritent.

Malgré ce monde où tout va de plus en plus vite, on pourrait peut-être prendre le temps un instant de profiter des cadeaux que la nature offre. S’ouvrir au monde tout en prenant conscience de sa fragilité est pour moi très important. C’est aussi une des facettes du métier de vétérinaire de sensibiliser la population à l’importance de maintenir l’équilibre fragile des écosystèmes. Certes la mondialisation permet aux sociétés humaines de se développer et de réduire un peu plus chaque jour les inégalités, mais il ne faudrait pas en oublier les espaces naturels. On se doit aussi de protéger l’environnement. Au vu des nouvelles campagnes de publicité et dans nos modes de vie, cet aspect devient de plus en plus important. Aujourd’hui et plus que jamais.

À l’exemple du covid-19 c’est tous ensemble et en unissant toutes nos compétences professionnelles et humaines que nous pourrons pallier à toutes ces crises sanitaires, environnementales et humaines. En conciliant et en agissant ensemble nous pourrons toujours améliorer la situation pour aller de l’avant. Alors ne relâchons pas nos efforts.

Et pour finir, quels sont vos projets pour l’avenir une fois que vous aurez obtenu votre diplôme ?

Je réfléchis beaucoup à mon avenir professionnel. Pour l’instant j’ai comme prévision d’ouvrir ma propre clinique où j’exercerais en tant que vétérinaire clinicien pour petits et grands animaux avec une possible spécialisation en chirurgie. En effet ce domaine m’attire de plus en plus au fur et à mesure que j’en apprends sur lui, mais je me laisse aussi du temps pour y réfléchir.

Je dois encore apprendre. Étudiante, je voudrais emmagasiner un maximum de connaissance et de compétence pour pouvoir exercer au mieux mon futur métier. Pour pouvoir en temps et en heure savoir ce qui me correspond le mieux et où je peux apporter le meilleur de moi-même. Je pense donc poursuivre mes stages dans des univers différents et apprendre toujours plus. Étant encore étudiante, je suis encore en apprentissage et compte bien utiliser ce temps de la meilleure manière possible.

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